Petits contes démoniaques et autres histoires

Dernière édition par le Sam 4 Mar 2006 - 23:42, édité 1 fois

Epilogue:

Votre petit est un vrai petit démon? Impossible de l'endormir avant de lui avoir évoqué moultes batailles sanglantes ou séductions torides? En bref, des histoires sans aucune morale?

Alors ce recueil démoniaque des petits contes traditionnels est fait pour vous. Il offrira des heures d'horreur à votre enfant, et rallongera vos soirées de massacres en amoureux.

Affreuse lecture, affreux cauchemars et surtout, n'oubliez ni de laisser la porte du placard ouverte, ni t'éteindre toutes vos lumières...

Sujet: Re: Petits contes démoniaques et autres histoires Sam 4 Mar 2006 - 23:41

Le Petit String de Dentelle Rouge

Il était une fois une succube, la plus envoutante succube qu'on eût su voir. Les mâles en étaient tous fous, et son séduisant amant plus fou encore.

Cet amant lui avait fabriqué, dans ses longues heures à attendre son attirante compagne, un string très seyant du rouge le plus profond, si bien que partout on l'appelait "Le petit string de dentelle rouge".

Un jour qu'elle se faisait courtiser par une foule de nombreux mâles qui rampaient à ses pieds, une garce aux ailes blanches alla crier sur tous les toits que son amant la trompait, et avec une angèle par dessus le marché. Les succubes sont suceptibles, ainsi, elle prit la décision de le visiter par surprise, emportant dans sa besace de cuir noir son fouet et sa rapière.

Elle entreprit donc de traverser la forêt sombre d'Highwood, taillant son chemin dans les broussailles. Elle rencontra, au hasard d'une sente, un loup qui dévorait une proie fraîchement abattue, et il tourna vers elle des babines sanglantes. Au regard qu'il lui porta, la succube comprit qu'il s'agissait d'un loup garou, et que lui non plus n'était pas insensible à ses charmes.

Aussi, ils firent l'amour sans plus attendre, car s'il est innaceptable de la part d'un mâle de tromper une succube aussi bien faite, il n'en va pas de même pour elle. Leurs ébats terminés, le loup-garou lui demanda où elle allait. La succube, qui devinait bien ce que le loup avait encore derrière la tête, lui dit:

- Je vais voir mon amant, je m'en vais lui faire tater de mon fouet et de ma rapière.
Le loup se lécha les babines à cette évocation, et aussitôt lui demanda:
- Et où demeure t'il?
- Par delà la Citadelle, que vous voyez là bas, il demeure dans une auberge mal famée qui attire brigands et voleurs; répondit la succube en string de dentelle rouge.
- Eh bien, dit le loup, je veux l'aller corriger aussi, séparons nos chemins, nous verrons qui de nous deux le plus tôt y sera.

Le Loup se mit à courir de toute sa force par le chemin qui était le plus court, tandis que le petit string de dentelle rouge s'en alla par le chemin le plus long, s'amusant à chasser la volaille et se faire des bracelets de toutes leurs auréoles qu'elle arrachait.

Le Loup ne fut pas long à arriver à l'auberge, et hurla à la mort devant la porte fermée, si bien que l'aubergiste hurla: "Tire la chevillette, et au nom du Ciel ferme là!". L'aubergiste fut dévoré rapidement, et le Loup se trouva face à l'amant certes ivre mort,mais nul trace d'angèle en ces lieux.

Ne voulant pour rien au monde rater le spectacle de la succube usant du fouet et de la rapière, le loup tira tant bien que mal l'amant jusqu'à son lit, et le déshabilla, tandis que lui même revêtait un déshabillé seyant qui lui allait bizarrement comme un gant. Se couchant aux côtés de l'amant, il attendit la venue de la succube. Il attendit longtemps, car tous les mâles savent qu'une jolie femme se fait toujours attendre, mais enfin elle frappa à la porte.

Le Loup contrefit sa voix et lui cria avec le ton d'une angèle en colère, Dieu sait qu'elle dû paraitre ridicule "Envoyée du Diable tire toi, et au nom du Ciel lâche moi!"
La succube eut tout d'un coup des envies de meurtres, et la porte de la chambre s'ouvrit à la volée. Surpris par le fracas de la porte, l'amant se réveilla, l'esprit encore embrumé par l'alcool, et ne comprit pas la raison de la présence de son amante ici. "Mais elle est affreuse, regarde là!" s'écria la succube en voyant la supposée angèle. "Elle a des trop grands bras, de trop grandes jambes, de trop grandes oreilles, de trop gros yeux, et de trop grandes dents en plus de celà!"

Bouillonnante de rage d'avoir été remplacée par une si hideuse créature, l'amant tâta bel et bien du fouet, et dans le bouquet final la rapière affutée de la succube vint se loger en plein coeur de l'innocent. L'angèle avait également reçu du fouet, mais elle avait disparut alors que la succube sortait sa rapière. C'est alors que le Loup aparut dans l'encadrure, essouflé, feignant d'arriver juste et d'avoir manqué le spectacle. Mais la vue de la succube munie de son fouet et de sa rapière sanglante le rendit incontrôlable, car ce loup garou entretenait des pulsions violentes, et les insultes que lui avaient lancé la succube l'avait déjà bien préparé à sa domination.

Ainsi, une nuit banale sans la forêt de Highwood se termina t'elle par le meurtre de deux innocents et les ébats torrides de deux nouveaux amants.

Jusqu’où tu m’aimes ?

Il était une fois, un démon et une démone qu’un amour passionnel lié, mais que copuler avec fougue ne satisfaisait plus, ils avaient besoin de pimenter leur quotidien pour que la routine ne puisse les atteindre et détériorer cette amour si fort qu’ils éprouvaient l'un pour l’autre.

C’est pour cela qu’un beau matin, la démone décida de demander à son fidel amant ce qu’il était prêt à faire pour elle, au nom de son amour, le démon qui ignorait ce qui se passait dans la tête de sa belle, lui répondit qu’il était prêt à toutes les folies pour lui prouver son attachement. Un sourire machavélique se dessina sur les lèvres de la démone et celle-ci voulu vérifier la véracité de ses propos sur le champs, sans prendre le temps de réflechir à ce qu’elle pourrait bien lui demander. Une bouteille d’eau bénite se trouvait dans la pièce, le tour était joué, retrouvant le lit et ainsi son ami, elle lui demanda d’inscrire son nom dans sa peau à l’aide du liquide. Le démon qui ne reculeraient devant rien s’exécuta, en pensant que par chance le prénom de sa compagne ne se composait que de quatre lettres, ainsi il trempa la lame d’un petit couteau dans le liquide puis commença à tracer les lettres du prénom de son aimé sur la peau de son bras, la chair se brûlant au contact de l’eau bénite, plusieurs minute plus tard le prénom était inscrit en lettre de sang, dans la souffrance mais sans un cri.
La démone plus que ravie par cette preuve que venait de lui apporter son compagnon se donna à lui sans retenue. Une fois les ébats terminés, le démon demanda à son tour à sa compagne, ce qu’elle serait capable de faire au nom de leur attachement et elle même répondit qu’elle serait prête à tout pour lui.

Ainsi passèrent les jours de nos deux amants, à coup d’arrachage de cornes, d’infidélité insignifiante, de meurtres de démons qu’ils appréciaient… Se lançant à tour de rôle un défi à relever pour se prouver leur amour, ne vivant plus que pour trouver la prochaine humiliation à faire subir à l’autre, ne pensant même plus à l’époque où leur vie était simple, quand ils n’avaient pas besoin de preuves du lien qui les unissaient.

C’était maintenant à la démone de lancer un défi à son compagnon, elle qui n’était jamais à cour d’idée prépara longuement la preuve qu’elle voulait que son amant lui apporte, elle s’était rapprochée d’une faction humaine, avait discuté avec son dirigeant, les clauses du contrat avait été rédigé et elle dirigea son aimé jusqu’au repère des humains.
Les règles étaient claires, le démon devait servir d’esclaves aux humains, accomplir les tâches les moins nobles pour eux, ils avaient le droit de le maltraiter, de l’affamer mais en aucun cas de le blesser.
La démone le laissa croupir là pendant plus ou moins douze lunes et quand elle revint enfin le chercher elle retrouva un démon aux traits fatigués, amaigris, et le corps couvert d’ecchymoses, elle prit son envol, son mâle dans les bras, vers sa demeure sans oublier de remercier le chef de la faction. Puis une fois rentrée au logis, elle prit soin de son compagnon qu’elle aimait tant. En subissant sans mot dire, il venait de lui prouver une fois de plus son amour pour elle…

Ce que lui avait demandé sa compagne avait fait germer en lui une certaine idée et quand il fut rétablit, le démon parti à la recherche de la personne qui pourrait l’aider à avoir la preuve de l’amour qu'elle lui porte, c’est ainsi qu’après trois semaines de recherche, le démon emmena son aimée vers une petite chaumière. La démone avait comme une impression de déjà vu, elle connaissait ce lieu sans pour autant se rappeler qui y vivait, la porte s’ouvrit sur un homme de taille moyenne, d’une vingtaine d’année qu’elle ne reconnu pas au premier abord, le démon lui expliqua que cet homme était le survivant de l’une de leur tuerie, celui qu’ils avaient choisi d’épargner pour qu’il raconte leur exploit aux autres habitants du village, qui était encore tout jeune quand il vit ses parents se faire décimer devant ses yeux et que depuis il ne pensait qu'à sa vengeance, mais il devrait se contrôler car s’il avait le droit de torturer à son gré la démone, il ne devait en aucun cas lui apporter le coup final.
La démone entra dans la chaumière, un dernier regard noyé de larmes vers son démon avant que la porte ne se referme, elle savait ce qui l’attendait, mais elle endurerait car il n’avait pas d’autre échappatoire, il fallait qu’elle subisse pour lui prouver combien elle l’aimait.
Trois lunes plus tard, son beau démon réapparut dans l’encadrement de la porte de la chaumière, la libérant de son tyran et des souffrances qu’elle dut endurer jusque là, le démon prit le corps meurtri et ensanglanté de sa compagne dans ses bras, prit son envol pour repartir vers leur demeure sans oublier de remercier le bourreau, puis une fois de retour dans leur doux foyer, il commença à penser amoureusement les nombreuses plaies de sa compagne, les plus béantes étant celles causées par l’arrachement de ses ailes.

De nombreuses lunes passèrent sans que ni l’un, ni l’autre, ne réclament une quelconque preuve de son attachement, oubliant presque ce petit jeu qu’ils avaient instaurer entre eux, profitant du plaisir simple d’être tous les deux, en honorant ce péché qu’on appelle Luxure, et partant main de la main à la recherche d’un ange qui servirait de dîner.
Le démon se demandait souvent comment il avait pu accepter de se soumettre aux requêtes de sa compagne et surtout comment il avait pu lui faire subir pareil atrocité -qu‘il réservait d‘habitude pour ses victimes- alors que ce qu’il ressentait pour elle était si fort, mais qu’importe, ils s’étaient retrouvés et goûtaient une nouvelle fois au bonheur et rien ni personne n’aurait pu gâcher cela.

Ils connurent un bonheur sans encombre pendant plusieurs mois, mais si la démone semblait ne plus porter le moindre intérêt pour leur petit jeu, en réalité il en était tout autre et le laps de temps qui s’était écoulé depuis la dernière preuve qu’elle lui avait apporté était nécessaire pour que la preuve qu’il lui apportera soit recevable…
Le démon était partit chassé de l’ange pour le déjeuner mais la démone refusa de l’accompagner, prétextant une douleur quelconque pour rester au foyer. Il rentra deux heures plus tard, une ange sous le bras, comme celle qu’aimait la démone.
Personne ne se manifesta lorsqu’il entra dans la pièce, déposant l’ange sur la table, le démon décida de rejoindre la chambre pour voir si son aimée s’y trouvait, il était loin de pouvoir imaginer ce qu’il allait y trouver, le corps sans vie de sa démone était transpercé par sa propre épée au niveau du cœur, une lettre était posée sur la coiffeuse, le démon l’ouvrit et reconnu aussitôt l’écriture de sa belle.

La démone l’avait quitté, pour une ultime preuve de leur amour, le démon ne devait en aucun cas la rejoindre, il fallait qu’il la laisse seule dans les limbes pour lui prouver son attachement. Quant à lui, il devait rester seul sur ce sol maudit sans cette démone qu’il avait tant aimé, avec l’éternité pour repenser aux fautes qu’il avait commis et à cet amour trop prématurément finis.

» LES LOIS DEMONIAQUES