[Scénario] La Flamme d'Araae

Première partie : un bien étrange manuscrit...



Cela faisait quelques temps maintenant qu’Azathoth, le vieux Cerbère, était sorti de son sommeil. Il avait été réveillé par son serviteur, un diablotin du nom de Bâhaalzâl.

Azathoth était, en Enfer, le "gardien de la maison des morts" . Il était le régent du purgatoire, là ou transitait les âmes noires des morts.

Jamais il n’avait quitté les Enfers depuis le début de son existence, et personne ne peut dire depuis quand Azathoth existe.

Pourtant, depuis quelques moi, Azathoth avait quitté les gouffres infernaux et arpentait la terre.

C’était très inhabituel mais celà avait une raison : Azathoth avait en sa possession, depuis fort longtemps, un parchemin très étrange. Etrange car, depuis des centaines d’années, il n’avait trouvé personne capable de le déchiffrer. Les plus grands arcanistes des Enfers, les mages sombres les plus réputés n’avaient pu décrypter le parchemin.

Mais...

Bâhaalzâl, qui poursuivait la quête de son maître, avait enfin trouvé un être capable de le faire. Et avait tout de suite réveillé l’antique Cerbère pour lui apprendre la nouvelle. Telle était la raison de la présence d’Azathoth sur la terre des hommes.

Le parchemin, une fois traduit, disait en substance ceci :

« ... qui cherche la mort de toutes choses peut la trouver. Dans l’endroit le plus pur s’ouvre le chemin vers le monde le plus souillé. L’extinction du grand tout, consumé par la chaleur du néant... »

Si l’écriture était fort ancienne et parfaitement inconnue, le message sous-entendu semblait parfaitement compréhensible pour Azathoth, et très intrigant..

Le cerbère pris donc immédiatement le chemin de "l’endroit le plus pur"... Le chemin du paradis !

Après un lon périple la porte angèlique était enfin à sa portée, l’entreprise comprennait bien des dangers et Azathoth était passé tout prêt de la mort. Il avait été pris dans un combat entre un Seigneur Démon et des Archanges, mais sa quête lui semblait plus importante que ces luttes temporelles, et il avait bien vite tout fait pour quitter le champ de bataille.

Azathoth était lardé de flêches et de pointes de lances, de larges entailles causées par le lames aiguisées des anges laissaient couler son sang. Il était proche de la mort quant il aperçu, devant lui, les sublimes portes du paradis.

Il s'avança avec prudence, montant les marches de marbres pour arriver sur le seuil, devant le portique majestueux d'ou sortaient les nuées célestes. Se courbant sur ses pattes, poussant un rugissement terrible, il penetra d'un bond dans l'antre du tout puissant...

Deuxième Partie : Une intrigante stèle de pierre...

Azathoth avait été aspiré par la puissante magie de la porte, la sensation était, de façon surprenante, habituelle. C'était comme rejoindre les Enfers, cependant le cerbère ne réfléchit pas davantage à cette similitude troublante... Quelle étrange sensation de pénétrer au paradis, il était dans l’endroit qu’il haïssait le plus, dont il voulait la destruction à tout jamais, mais il n’était pas là pour ça...

Suivant les indications topographiques et géographiques du manuscrit, Azathoth se repérait sans mal. Le paradis était immuable, et rien ici n’avait jamais changé, tout était figé dans une éternelle beauté, ou laideur, selon qui y pénétrait. "Rien ne bouge jamais ici.... tant mieux, tant mieux... ", ce disait-il.

Aussi « discret » que puisse être un Cerbère au Paradis, Azathoth l’était. Il évitait soigneusement les routes et, sept jours après son arrivée dans le domaine céleste il trouvait l’endroit qu’il recherchait.

Il dénicha sans trop de difficultés la stèle de pierre décrite dans le parchemin. Cachée sous de la mousse et les quelques plantes qui florissaient près d’un petit lac paisible aux abords enneigés.

Azathoth arrâcha avec fureur les végétaux et fit place net autour du lieu.

La stèle était quelconque. Une petite plaque de pierre usée par le temps et le ruissellement de l’eau.

Il déchiffra sans mal l’écriture cette fois : C’était la langue démoniaque courante, suivit de ce qui semblait être une incantation. Un morceau de pierre au paradis, voilà un lieu bien étrange pour trouver ce genre d'artefact, mais là encore Azathoth ne poussa pas plus avant sa reflexion.

Il entama la lecture sans perdre une seconde...

Dès la fin de l’incantation, la clarté ambiante du paradis s’assombrit Brusquement, le bruit de l’eau disparut et fut remplacé par un bruissement, celà semblait être une voix très lointaine, impercéptible... Les éléments devenaient flous, le lac, Azathoth ne voyait plus le lac... La stèle qui était à un mètre de lui n’était plus, le noir absolu envahissait les têtes d’Azathoth, il était propulsé dans ce qui lui semblait être des brumes épaisses et inconnues et il perdit connaissance...

Il ouvrit les yeux. Il était couché sur le flanc, dans un endroit inconnu. Combien de temps s'était écoulé depuis ses derniers souvenirs ? Il était incapable de le savoir.

Une chose est sûr, il n’était plus au paradis, mais alors ou ? Une imposante chaîne montagneuse s’étirait de toute part à l’horizon. Se relevant, le Cerbère Azathoth aperçu tout à côté de lui une petite cavité dans la roche.

Dans cette cavité était insérée une boîte argenté ouvragée. La cavité semblait avoir été taillé la veille, la boîte était comme neuve. Si la végétation était présente à côté, rien, dans une zone de 2 mètres autour de la boîte, ne semblait pouvoir germer et pousser, le sol et les parois rocheuses entourant la bôite étaient comme brûlées.

Azathoth sentait une chaleur diffuse alors qu’il s’approchait de la boîte, elle irradiait mystérieusement.

Il s’approcha, et se remémorait les paroles de l’étrange manuscrit :

« ... qui cherche la mort de toutes choses peut la trouver. Dans l’endroit le plus pur s’ouvre le chemin vers le monde le plus souillé. L’extinction du grand tout, consumé par la chaleur du néant... »

Azathoth avança vers la boîte, il allait s’en saisir...

Troisième partie : Une rencontre inattendue.



Azathoth se saisit de la boîte, une immense et sombre chaleur l'envahit immédiatement. L'aura du mal se dégageait de l'artefact, le cerbère ne s'y trompait pas.

Il était sûr d'avoir découvert quelque chose de crucial, la boîte était comme... Comme une partie de lui-même, il n'aurait pas pu dire autrement.

Cependant... Une sensation étrange envahissait Azathoth... C'était comme... Un danger oui, il percevait un danger en même temps qu'un réconfort...

Alors il ouvrit la boîte en argent fin : Elle ne renfermait qu'une petite flamme et rien d'autre. Très étrange, cette flamme ne bougeait pas, elle semblait flotter au milieu du réceptacle, figée.

Azathoth réfléchissait... Il pressentait que sa découverte était d'une très grande importance son expérience ne le trompait pas, jamais il n'avait été confronté à de si étranges sensations, lui qui avait pourtant été en contact avec de bien obscures magies pendant son existence.

Il savait aussi que seul il ne saurait éclaicir ce mystère. Il fallait rejoindre les Enfers au plus vite et avertir le Prince et les Seigneurs de sa découverte. Eux sauraient certainement quoi faire.

Azathoth observait le paysage montagneux pour trouver un chemin et...

"Donnes moi cette boîte cerbère !!!"

Azathoth se retourna vivement, cette voix caverneuse, sourde et puissante ne lui était pas inconnue : Xool ! Le Balrog !! La vision de ce puissant allié des Enfers le réconforta, si l'antique Balrog était là (d'ailleur, comment était il là ? mais Azathoth éluda cette question) tout allait s'éclaicir. Le vieux Balrog en savait long sur la magie et les artefacts.

"Puissant Balrog, ta venue en ces lieux est..."

”Donnes moi cette boîte cerbère !!!"

Azathoth remarqua que le visage de Xool ne lâchait pas la boîte un seul instant, il semblait hypnotisé. La puissante créature du feu s'approcha lentement de lui la main tendue, brulant le sol à chacuns de ses pas. Plus il approchait plus la chaleur de la boîte était forte.

Le vieux cerbère ce mit instinctivement sur la défensive, il émanait du Balrog une haine et une colère palpable, Azathoth allait dire à Xool qu'il comptait ramener la boîte en Enfers, mais, avant qu'il est réusi ouvrir une de ses gueules...

Quatrième partie : Le commencement de....



...et qu'un mot ne puisse en jaillir, le Balrog poussa un terrible et incompréhnsible hurlement : "NACO TOOT NUKC ZOYON NUKB OXX TIR TI YTR , NAOH K’Z OXX TIR TI YTR , UOOB NAUN OZ OXX TIR TI YTR" et projeta en un éclair une boule de feu incandescente qui frappa le cerbère de plein fouet.

Reculant sous le choc terrible, Azathoth n'avait rien d'autre à faire que de défendre sa peau et d'affronter l'abominable créature des flammes. Une noucelle fois Xool prononça l'énigmatique phrase tout en s'approchant du cerbère :"NACO TOOT NUKC ZOYON NUKB OXX TIR TI YTR , NAOH K’Z OXX TIR TI YTR , UOOB NAUN OZ OXX TIR TI YTR"

Azathoth tenta par trois fois d'attaquer l'immense bête, lançant toutes ses forces dans ses coups. Mais rien n'y faisait, il savait qu'il ne pourrait terrasser, à lui seul et malgrès sa force, cette créature sans âge.

Xool ne regardait que la boîte qu'Azathoth avait laissé s'échapper pendant le premier assaut. Le Balrog semblait envouté et il se dirigeait vers elle d'un pas lent comme une marionette dont on tire les ficelles. Le cerbère se rua alors sur Xool, crocs et griffes prêt à se planter dans ce corp de flammes...

Le Balrog se détourna à peine pour assainer un coup d'une violence inouïe au puissant chien des Enfers. La charge d'Azathoth s'arrêta nette, et, dans un silence à peine entrecoupé par le cris perçant d'un aigle, il s'écroula brutalement, plus un seul souffle de vie n'emmanait de ce corp à tout jamais inerte.

Azathtoht, cerbère "Gardien de la maison des morts" venait de mourir. La disparition brutale de cette créature trés connue aux Enfers n'échappa pas à tout le monde... Certains anciens démons ou seigneurs, vieux anges ou Archanges perçurent la disparition subite et définitive de l'aura maléfique du Gardien, qui depuis toujours arpentait les gouffres infernaux et qui était normalement immortel... Et Ils ne manqueraient pas de se questionner.

Xool ne jeta pas un regard sur la dépouille de son adversaire. Il s'agenouilla devant la petite boîte et, avant de s'en saisir, prononça encore son étrange lithanie :"NACO TOOT NUKC ZOYON NUKB OXX TIR TI YTR , NAOH K’Z OXX TIR TI YTR , UOOB NAUN OZ OXX TIR TI YTR".

Il ramassa l'artefact et un terrifiant éclat rougoyant rayonna pendant l'espace d'une seconde ! Sur plus de 300 mètres de rayon toute trace d'une vie animal ou végérales venait de disparaître !

La Balrog se releva, ses mouvements étaient lents, saccadés et peu naturels. Il déposa soigneusement la boîte dans la cavité ou Azathoth l'avait trouvée.

Il se retourna, enjamba la carcasse calcinée et fumante du cerbère et quitta les lieux...